Texte #1
Un regard soutenu, des yeux qui fuient celui de l'autre comme une pendule qui s'oppose à l'heure qui passe. Maintenant, l'espoir de s'apercevoir menait leur pas à se poursuivre sans cesse. Un jour, ils se sont croisés un verre à la main pendant que la musique parcourait leur corps comme un sortilège. Leurs cœurs battaient la chamade jusqu'à se rompre, figeant le tambourinement dans un mélange d'adrénaline et de peur. Ils s'étaient croisés de façon éparpillée, un peu partout sans réellement savoir. Elle était aussi rayonnante qu'un levé de soleil; il renfermait une mélancolie taciturne d'un soir d'hiver. Il n'y avait que lorsqu'il la voyait que le foyer de son cœur luttait contre cette froideur persistante. La disparité de leur provenance n'effritait en rien l'amour que leurs corps enlacés se transmettaient. Lorsque l'alchimie s'emparait de leurs gestes, plus aucune langue n'existait. Les mots étaient désuets, chaque regard devenait une déclaration, un roman, une histoire. Le temps se figeait, tout s'arrêtait; sauf l'existence de l'un et de l'autre. Ils s'échangèrent des baisers désinvoltes jusqu'à ce que le feut ardent qui les habitait en vienne à les consumer entièrement. Ils avaient atteint une telle symbiose qu'il ne restait qu'une pâle copie d'eux-mêmes, l'esquisse d'un souvenir de ce qu'ils étaient l'un sans l'autre.